Préserver la biodiversité en hiver

Préserver la biodiversité en hiver

L'hiver arrive, c'est donc l'heure de se mettre au chaud !

Si nous savons comment protéger nos compagnons à quatre sabots et nous-mêmes de ces rudes températures et intempéries, qu'en est-il de la biodiversité qui nous entoure ? Il est important d'apprendre quels sont les bons gestes à adopter pour aider nos petits voisins.

La nature est bien faite

La nature a développé plusieurs stratégies pour passer l'hiver : adaptation, migration, hibernation... Les cycles de certaines plantes sont pensés pour nourrir les oiseaux à l'entrée de l'hiver ou attirer les insectes à l'entrée du printemps. Chaque végétal dit "mort" connait son lot de vie durant la saison hivernal en se transformant en habitat pour la faune sauvage. Bien d'autres exemples encore pourraient être cités. Moins d'entretien pour plus de biodiversité est donc un adage valable également à la saison des neiges.

Les tas de feuilles mortes sont primordiaux pour l'enrichissement des sols, mais également pour accueillir petits vertébrés (hérissons, musaraignes...) et invertébrés. Ils constituent un abri naturel contre les prédateurs et les variations de températures. N'hésitez donc pas à laisser un ou deux tas dans un espace dédié de vos terrains.

Le bois mort peut s'avérer utile aussi bien une fois coupé que laissé à son cycle naturel. Les branches mortes à cause de l'hiver peuvent être laissées comme tel car elles peuvent héberger guêpes et abeilles sauvages (soit des pollinisateurs de premier plan) pour la saison froide. Quant aux tas de branches mortes issues de l'élagage, ils vont constituer un parfait abri au même titre que les tas de feuilles. La dégradation naturelle des tas de petits bois créera également un nouvel habitat intéressant pour certaines espèces de coléoptères dont des espèces menacées. Il faut savoir que 5% de la biodiversité élit résidence dans le bois mort.

Les ronces, ces mal-aimées qui empiètent sur nos terrains, sont en réalité un habitat utile grâce au couvert dense et à son micro climat. Elles accueillent oiseaux, mammifères et servent de minies pépinières pour des espèces d'arbres comme le chêne ou le sureau. Les abeilles sauvages nichent dans les tiges creuses de ronces. Les ronces peuvent être entretenues pour endiguer leur empiètement, mais pas éliminer du paysage pour le bien de la faune sauvage ; Les fleurs séchées ne sont en réalité pas à couper en hiver, car elles représentent la future floraison printanière. En effet, à l'image de la carotte sauvage, des graines peuvent être contenues dans les fleurs refermées le temps de leur cycle de dormance. De plus, des coléoptères dorment protégés à l'intérieur. Privilégiez donc une fauche juste avant le printemps.

Les fleurs séchées ne sont en réalité pas à couper en hiver, car elles représentent la future floraison printanière. En effet, à l'image de la carotte sauvage, des graines peuvent être contenues dans les fleurs refermées le temps de leur cycle de dormance. De plus, des coléoptères dorment protégés à l'intérieur. Privilégiez donc une fauche juste avant le printemps.

Les zones humides abritent des espèces qui ont besoin de mares pour passer l'hiver.

Donner un coup de pouce à mère nature

Les habitats de la faune sauvage se modifient par les usages de l'Homme et la survie de certaines espèces en est donc complexifiée. Pour remédier à cela, quelques actions peuvent être mises en place : accueillir et nourrir.

Pour accueillir au mieux les espèces, il faudra réfléchir en "écosystème". Quels sont les éléments qui composent l'écosystème des espèces de mon site ou que je souhaite accueillir, de quelle nourriture ont-elles besoin ? Quel type de "gîte" préfèrent-elles ? Par exemple, on peut construire un habitat en utilisant le bois mort en reproduisant au mieux les variations naturelles d'une forêt : mettre le tas de bois mi à l'ombre mi au soleil, varier la taille du bois... Il est également essentiel de renforcer l'écosystème déjà présent sur site en replantant arbres, arbustes, haies qui constitueront des habitats et des ressources alimentaires naturels. Favorisez les végétaux à floraison ou fructification tardives. La période idéale d'élagage sera entre octobre et janvier du fait du peu d'activité de reproduction des oiseaux et du peu d'activité des insectes.

Exemple de plantation : linéaire de 5m de haies denses sur 2 rangs avec un arbuste tous les mètres et des essences épineuses à l'intérieur pour créer diversité et protection face aux prédateurs.

Focus sur les oiseaux

Les oiseaux nichent naturellement dans les gouttières sèches, les trous de bâtiments ou encore les trous dans les arbres. Vous pouvez donc faire le tour de votre site pour constater la présence de ces abris ou non. En cas de manque, vous pouvez alors installer des nichoirs en respectant quelques règles :

  1. Ne pas placer le nichoir en plein soleil ou pleine ombre ;

  2. Placer le trou d'envol à l'opposer des vols dominants ;

  3. Protéger les oiseaux des intempéries en penchant le gîte légèrement en avant ;

  4. Choisir un endroit calme et à l'abri des prédateurs comme les chats.

Des tutoriels de construction de nichoirs sont proposés par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO).

Lors de votre tour d'observation, il faudra également constater la présence suffisante d'insectes pour couvrir les besoins alimentaires des oiseaux. Sans cette couverture, les oiseaux auront moins de chance de venir sur votre site. Pour solutionner la problématique, rien de tel que la plantation de végétaux qui attireront les insectes. Vous pouvez de même créer vos propres boules de graisse en suivant les tutoriels de la LPO, par exemple.

Enfin, laisser à disposition un récipient plat avec de l'eau et un bouchon de liège dedans qui permet d'éviter le gel en créant un léger mouvement de l'eau. Placez le plat dans une zone dégagée pour permettre aux oiseaux d'échapper plus facilement aux prédateurs en cas de besoin.

ATTENTION

  • Il faut éviter de donner du pain aux oiseaux. Il créé une sensation de satiété pour les oiseaux, mais reste un aliment carencé pour eux ;

  • Ne PAS donner de boule de graisse avec filet à maille fine. Les pattes des oiseaux peuvent se coincer dedans ;

  • Ne nourrir les oiseaux que lorsque les températures ont réellement baissées pour éviter la dépendance alimentaire ;

  • Nettoyez bien les nichoirs pour éviter l'apparition d'agents pathogènes.

Autres espèces en danger

Lorsque l'on pense hiver et accueil de la faune sauvage, on pense oiseaux. Cependant, n'oublions pas les hérissons, les chauves-souris et les reptiles ! La construction de gîtes appropriés permet la protection de ces animaux menacés en France durant l'hiver.