Pollution lumineuse : comment gérer mes éclairages extérieurs tout en respectant l'environnement ?

Pollution lumineuse : comment gérer mes éclairages extérieurs tout en respectant l'environnement ?

Les éclairages extérieurs sont des équipements très récurrents et nécessaires au sein des exploitations équines, et ce, notamment en automne et en hiver lors des nuits à rallonge. En effet, les lumières extérieures permettent d'assurer l'activité des structures (cours, venues des propriétaires d'équidés en pension...) ainsi que de surveiller les équidés jour et nuit pour leur sécurité.

Bien que ces équipements soient primordiaux, ils ont un impact négatif sur l'environnement à ne pas négliger : la pollution lumineuse. Alors quelles sont les règles à suivre pour une gestion raisonnée des éclairages extérieurs ?

La pollution lumineuse est la conséquence de l'excès d'utilisation d'éclairage artificiel. Ce phénomène, bien souvent oublié, déséquilibre les rythmes de vie des écosystèmes naturels. L'Office Français de la Biodiversité (OFB) sensibilise aux dysfonctionnements dus à l'alternance jour/nuit des espèces. Parmi ces conséquences, on peut constater :

  • Des déséquilibres dans les relations inter-espèces. Perturbation dans le système proie-prédateur ou encore dans la pollinisation ;

  • Des dérèglements dans les cycles biologiques des animaux et végétaux. Retard dans la chute des feuilles des arbres, perturbation des cycles de reproduction, cycle de repos incomplet (animaux diurnes restant éveillés la nuit ce qui provoque leur épuisement et en conséquence une mortalité excessive) ;

  • Forte perturbation de la vie animale et végétale, particulièrement dans les milieux aquatiques. Prolifération de micro-algues, cycle de migration troublé, désertion des espèces nocturnes de leur habitat naturel (les zones d'habitat sont donc très réduites, phénomène mettant en péril la survie de certaines espèces).

Comment agir pour réduire la pollution lumineuse ?

Voici quelques indicateurs à suivre pour diminuer son impact et ainsi respecter l'écosystème naturel sur son site.

  • Favoriser les ampoules de teintes ambrées (jaunes orangées). La température maximale est de 3000K. Le Kelvin (K) est l'unité utilisée pour mesurer la température de couleur, qui détermine la couleur de la lumière d'une lampe. Cet indicateur est donc bien différent de celui de la puissance d'une lampe indiquée en Watt (W) et de son intensité lumineuse ou Lumen (lm).

Crédit image : Agence régionale de la Biodiversité - Centre-Val-de-Loire

Crédit photo : Proximal Lighting - Écurie Active Malouine

  • Éclairer uniquement la surface utile à l'activité. Il s'agit là de veiller à incliner les luminaires de façon à ce que plus de 50% de la lumière émise soit dirigée vers le sol.

Crédit image : EDF, La pollution lumineuse, une pollution silencieuse !

  • Éclairer faiblement. Les indicateurs réglementaires peuvent ici servir de guide, soit une quantité maximale de lumière autorisée sur la surface que l’on cherche à éclairer de 35 lumen/m2 (en agglomération), 25 lumen /m2 (hors agglomération).

Comme indiqué précédemment, les milieux humides sont très sensibles à la lumière artificielle, ainsi, si vous avez des mares ou étangs, rivières ou encore cours d'eau sur votre exploitation, ils devront rester dans l'obscurité et ne pas recevoir de lumière directe.

Enfin, la solution la plus logique reste celle de ne pas sur-éclairer, c'est-à-dire éclairer sans besoin réel. Les lumières extérieures doivent être éteintes au coucher du soleil ou 1 heure maximum après la fin des activités. Vous pouvez les rallumer à partir de 7 heures du matin ou 1 heure avant le début des activités. Cela vous permettra également de limiter les surconsommations énergétiques.

Il est bien entendu obligatoire d'assurer la sécurité de son écurie en s'équipant de lumières extérieures. Elles sont nécessaires à la surveillances des équidés, la sécurité de tous lors des cours de fin de journée hivernale ou encore pour effectuer des soins de nuit. Cependant, le respect des écosystèmes nocturnes et de l'équilibre jour/nuit est essentiel pour vivre en harmonie. En mettant en place ces quelques conseils, vous pourrez donc trouver un terrain d'entente entre la faune et flore de votre site et votre activité !

Pour rappel, la Loi portant engagement national pour l'environnement (Grenelle II) encadre les 3 raisons de prévenir, supprimer ou limiter les émissions de lumière artificielle lorsque ces dernières :

  • sont de nature à présenter des dangers ou à causer un trouble excessif aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes ;

  • entraînent un gaspillage énergétique ;

  • empêchent l’observation du ciel nocturne.

Crédit image : ANBDD

Sources :

Pour connaître les espèces nocturnes de France, n'hésitez pas à suivre le lien "Pour aller + loin".