Le sol, le chaînon oublié de nos prairies

Le sol, le chaînon oublié de nos prairies

La gestion de prairie est une thématique récurrente dans les problématique des exploitations équines. Enjeux alimentaires et locomoteurs sont au cœur des préoccupations de tout gérant. Cependant, avant de maîtriser les aspects techniques pour optimiser la pousse de son herbe et la qualité de ses sols, il est essentiel de comprendre les éléments composant ces derniers et leurs synergies.

Une prairie se compose d'un sol et d'une végétation. Ces deux éléments vont s'influencer mutuellement, mais également être influencés par des composants extérieurs tels que le climat, la météo, la microfaune vivant dans les sols et les végétaux, les parasites ou encore l'équidé qui vient piétiner et brouter l'espace.

Le sol

Bien souvent oublié, le sol est la base de votre terrain. Il possède sa propre vie. Il va évoluer et donc se dégrader ou s'améliorer avec le temps. Il est constitué non seulement de terre, mais aussi d'eau, d'air, d'une microfaune, de nutriments et de racines. Il vit selon ses propriétés chimiques et physiques différentes d'une région à une autre.

Ainsi, il est le premier composant de votre pâture. Il est le garant de la fourniture en eau et en éléments nutritifs pour les plantes que l'on cherche à faire pousser. Enfin, il permet aux plantes de fixer leurs racines.

La microfaune présente dans le sol va, quant à elle, jouait le rôle d'ouvrière pour les plantes en permettant la décomposition de la matière organique en matière minérale assimilable. C'est cette même faune qui va permettre une bonne structuration du sol (aération du sol, circulation de l'eau, enracinement...). Par cet écosystème souterrain, le sol va devenir plus fertile.

En résumé, un bon sol offre :

  1. Un meilleur couvert végétal ;

  2. Un meilleur enracinement ;

  3. Une végétation en bonne santé ;

  4. En conséquence, un pâturage plus durable.

L'impact des équidés sur le sol

Le piétinement est connu pour détériorer les sols, mais pourquoi ?

À cause du tassement en résultant. La surface du sol va devenir compactée, impactant l'infiltration de l'eau ainsi que la microfaune vivante dans ce sol. Or, pour rappel, c'est cette même microfaune qui est l'actrice de la modification de la matière organique en matière minérale tant importante pour nos plantes. Plusieurs dégradations vont apparaître :

  • Un enracinement moins efficace qui facilite l'arrachage lors du broutage ;

  • Une baisse des capacités d'infiltration et de stockage des eaux ;

  • Une réduction de la circulation de l'air ;

  • Une diminution de la quantité et de la diversité de la faune du sol.

Limiter le tassement du sol est donc une action primordiale pour commencer la gestion de prairie.

Quelques solutions :

  • Faire pâturer les chevaux en conditions portantes. Le pieds de votre cheval ne doit pas s'enfoncer dans le sol ;

  • Limiter le surpâturage. Pour rappel, le surpâturage est défini comme l'action de pâturer plusieurs fois une même plante avant que celle-ci ne puisse reconstituer ses réserves. Une plante doit être pâturée une à deux fois maximum dans le même cycle de pousse ;

  • Limiter les chargements trop importants ;

  • Créer une zone sacrifiée (une parcelle hivernale affouragée en foin) ;

  • Apprendre les réactions et les types de ses sols à travers des analyses, par exemple.

Crédit photo : Jordan Mouillot