À l’état naturel, les chevaux consacrent en moyenne 15 h par jour à la recherche et à la consommation de nourriture et peuvent ainsi parcourir plus de 20 km chaque jour. Le concept d’écurie active s’inspire de leur mode de vie en liberté pour répondre au mieux à leurs besoins.
Mieux comprendre le concept d’écurie active
Dans ce sens, les aménagements sont conçus pour favoriser le mouvement des chevaux. De larges pistes stabilisées relient les différentes zones et favorisent ainsi les déplacements. Par ailleurs, les points d’eau éloignés des zones d’alimentation génèrent de la circulation.
Le concept d’écurie active offre la possibilité de varier les moments individuels et collectifs. L’hébergement collectif favorise l’interaction tandis que l’hébergement individuel facilite la personnalisation des soins et des rations.
Grâce à des outils technologiques et à des automates de distribution d’aliments, les chevaux peuvent se nourrir en continu avec des rations journalières adaptées à leurs besoins nutritionnels. Les automates peuvent être programmés afin de réguler les heures d’ouverture de certaines zones. Des portes d’accès temporisées peuvent permettre d’ouvrir l’accès à des zones d’alimentation à des plages horaires préalablement définies.
Pour les zones de pâturages, ces dispositifs permettent de faciliter la gestion des pâtures en évitant le surpâturage. Les zones de pâturage peuvent être limitées pour les poneys ayant des problèmes de surpoids par exemple. Certaines zones peuvent, par ailleurs, être réservées aux chevaux âgés. Le concept d’écurie active peut tout à fait convenir aux poulinières avec une alimentation adaptée tout au long de la gestation.
L’ensemble des équipements est conçu pour favoriser le confort et l’apprentissage des chevaux. Les zones stabilisées préservent les sols du piétinement et facilitent la circulation des engins.
L’écurie active favorise le bien-être des chevaux, mais facilite également le quotidien du personnel. Des installations durables et fonctionnelles permettent d’optimiser le temps de travail et d’entretiens, mais aussi de réduire la pénibilité des tâches quotidiennes. Grâce à un système de commande centralisée, l’ensemble des éléments automatiques peut être géré à distance depuis un ordinateur.
II – Les équipements et les installations
1) Les paddocks ou boxes d’intégration
La création d’un paddock ou d’un box d’intégration (box terrasse) permet au nouvel arrivant de faire progressivement connaissance avec le troupeau. Ainsi, avant d’intégrer définitivement l’écurie, il pourra prendre contact avec le groupe en toute sécurité. Cette phase d’adaptation lui permettra de trouver sa place dans la hiérarchie.
2) Les distributeurs automatiques de concentrés
Le distributeur automatique de concentrés (DAC) est un système de distribution d’alimentation individualisé et automatisé.
Lorsqu’un cheval se présente à l’intérieur de cet automate, il va être identifié grâce à un bracelet ou un collier transmetteur. Une ration prédéfinie et personnalisée (type d’aliment concentré /minéraux, volume…) est alors distribuée grâce à une auge pivotante. Les aliments tombent petit à petit et en petite quantité, ce qui n’engendre aucune perte.
Ce système peut contenir différents aliments concentrés. Il peut également distribuer des minéraux en farine ou liquide. Ce dernier peut même être relié à un silo externe afin d'optimiser l’espace de stockage. Lorsque le cheval a terminé sa ration, un signal sonore l’invite à sortir. Si le cheval décide de monopoliser le DAC, pour l’inciter à sortir, une petite baguette s’enclenche au niveau de son arrière-main. Le DAC permet de nourrir les chevaux grâce à de nombreuses rations en petite quantité. Ce qui correspond davantage à leur physiologie plutôt qu'à 3 repas importants.
Un DAC peut accueillir jusqu’à 30 chevaux. Une fois sorti, grâce à un système de porte sélective, le cheval peut être dirigé vers différentes zones (zone de foin, pré...) et laisse ainsi l’accès au cheval suivant. Ce dispositif permet de réguler le temps passé dans chaque zone, mais aussi de contrôler les affinités.
3) Les distributeurs automatiques de fourrage
Les fourrages peuvent être laissés en accès à volonté ou dans des distributeurs automatiques de fourrages si besoin.
Au sein du troupeau, les besoins des individus peuvent différer. Le distributeur automatique de fourrage (DAF) permet de personnaliser l’accès au foin. La quantité de foin n'est pas régulée, c'est le temps d’ouverture qui est maîtrisé et adapté en fonction des chevaux.
Il fonctionne selon les mêmes principes que le DAC, avec un dispositif de porte à sens unique qui réoriente le cheval vers d’autres zones. Les accès sont autorisés en fonction des affinités afin que les chevaux puissent s’alimenter sereinement. Les chevaux ne peuvent pas revenir directement à l’entrée du DAF, ils doivent emprunter un circuit pour favoriser les déplacements et la fluidité.
Différentes zones d’affouragement peuvent être proposées avec des qualités de foins variables en fonction des besoins. Ces zones peuvent être temporisées, automatisées, programmables et collectives. Ces zones préférentiellement couvertes peuvent être reliées à la clôture extérieure afin d’optimiser leur approvisionnement.
III – Les autres zones
1) L’aire de couchage
L’aire de couchage ou le dortoir est un espace aménagé et abrité qui permet aux chevaux de se protéger du soleil ou des intempéries, mais également de se reposer sereinement et confortablement. Chaque cheval doit disposer d’une surface de 10 à 12 m². Ce bâtiment est préférentiellement orienté dos au vent dominant et ouvert sur l’extérieur.
Il existe plusieurs possibilités au niveau des litières (paille consommable, miscanthus, copeau de bois, sciure de bois…). Il est possible d’utiliser des matelas sur une partie de la zone pour faire des économies de litière.
2) La zone de roulade
La zone de roulade ou zone de jeu est un espace sablé (15-20 cm de sable grossier) qui favorise les interactions. Cette zone peut disposer de grattoirs.
3) Les zones végétalisées
Les zones végétalisées ont également une grande importance. Elles créent de la circulation ainsi que des zones d’ombre, mais peuvent aussi permettre aux chevaux dominés de s’échapper en cas de danger. Il est également possible de planter des arbres fourragers dans ces zones végétalisées pour un apport nutritif intéressant.
4) La zone de baignade
Il peut aussi y avoir une zone de baignade dans laquelle les chevaux peuvent venir se baigner librement. Ce point d’eau peut être créé avec des eaux de récupération (eau de pluie, eau de toiture…).
Toutes ces zones sont reliées par des pistes qui favorisent le déplacement des chevaux.
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