La gestion des abords de cours d’eau dans une prairie avec des chevaux

La gestion des abords de cours d’eau dans une prairie avec des chevaux

Les bonnes pratiques de gestion des abords de cours d’eau tournent avant tout autour de 3 actions : lutte contre le piétinement, entretien de la végétation et rétablissement de la continuité écologique.

1. Lutter contre le piétinement

Certaines berges sont fortement piétinées (passage à gué, abreuvoirs « sauvages »), ce qui entraîne, entre autres, une dégradation linéaire importante des berges, un colmatage des fonds, ou encore une dégradation de la qualité physico-chimique et bactériologique de l’eau.

Pour limiter cet impact, il peut être mis en place :

  • Des abreuvoirs en bordure de cours d’eau permettant de limiter la descente des animaux dans l’eau,
  • Des clôtures couplées aux abreuvoirs évitant ainsi le piétinement et la dégradation des berges.

Les pompes à nez peuvent aussi être utilisées par les chevaux, il s’agit avant tout d’habitude à prendre pour l’animal.

Les lisses ne doivent pas être créosotées du fait de leur toxicité. Les techniciens rivière qui travaillent sur ce sujet utilisent du bois de châtaigner ou acacia non-traité.

2. Entretenir la végétation

L’entretien de la végétation est parfois délaissé. La végétation peut être vieillissante avec de nombreux arbres morts ou déstabilisés. Ces derniers chutent dans les cours d’eau et créent des embâcles. Parfois la ripisylve est très dense, entraînant un éclairement insuffisant du cours d’eau.

Les interventions à faire sont les suivantes :

  • Abattage de certains arbres morts risquant de chuter dans le lit de la rivière et de créer un obstacle problématique à l’écoulement de l’eau
  • Enlèvement d’arbres poussant dans le lit du cours d’eau, ou d’encombres,
  • Enlèvement d’arbres tombés en travers du lit,
  • Débroussaillage occasionnel lorsque certains secteurs sont recouverts d’une végétation buissonnante très dense et ne permettant plus aux jeunes pousses de se développer.

L’entretien des berges doit être sélectif : il ne faut éviter de couper à blanc une ripisylve : l’objectif est de créer une mosaïque de milieux pour les cours d’eau avec un ensoleillement varié (des habitats de végétation aquatique se développeront ainsi en fonction aussi de l’hydrologie, la morphologie du cours d’eau).

3. Rétablir la continuité écologique

De nombreux ouvrages (seuils, buses) jalonnent les cours d’eau et n’ont, pour la plupart, plus aucun usage. Ils créent alors des obstacles à la circulation des poissons et des sédiments, et entraînent une dégradation de la qualité de l’eau par un phénomène de stagnation de l’eau en amont.

Pour cela, les moyens à mettre en œuvre sont :

  • L’effacement (ou arasement) de certains ouvrages (seuil moulins ou buses) quand ils n’ont plus aucun intérêt ou usage ; cela permet de rétablir complètement la continuité écologique et n’implique pas de gestion particulière par la suite,
  • Aménager des dispositifs de franchissement piscicoles (cas de gros ouvrages)

Le choix des plantes

En plus de ces trois actions, bien gérer les berges des cours d’eau va consister aussi en :

  • Ne pas introduire d’espèces exotiques invasives qui étoufferont la végétation locale.
  • Ne pas implanter de peupliers en bordure de cours d’eau car ils ne fixent pas du tout les berges, contrairement à ce qui a été dit auparavant.

En parallèle, bien gérer un cours d’eau signifie aussi bien gérer les zones humides qui lui sont inféodées : donc maintenir les mares, éviter tout drainage et retournement de prairies. Le fonctionnement hydrologique du cours d’eau ne s’en portera que mieux (maintien des étiages l’été, limitation des MES dans le cours d’eau, etc…).