Comment gérer les rongeurs dans mes écuries ?

Comment gérer les rongeurs dans mes écuries ?

Il est parfois nécessaire de réguler l'apparition de rongeurs dans nos écuries. Mais comment faire au mieux et pour avoir le moins d'impacts possibles sur le reste de l'écosystème ?

Que font-ils pour que nous les détestions tant ?

Les rongeurs peuvent parfois devenir un réel problème. A l’assaut de la moindre denrée alimentaire, des habitations, des équipements électriques ou de la nouvelle couverture de votre équidé en guise de nid douillet, ils peuvent engendrer un certain impact économique. La question d’hygiène sanitaire est aussi sensible puisque les rats constituent des réservoirs pour la transmission de maladie comme la borréliose (ou maladie de Lyme) ou la leptospirose transmissible à l’homme.

Mieux connaître pour mieux lutter

Pour bien cibler le problème, il convient de s’assurer de son origine. Chaque espèce a des besoins différents et opère de manière bien spécifique. Au sein d’une exploitation agricole, 3 grands types de « rats » existent et peuvent engendrer des nuisances :
Rattus norgevicus ou surmulot, et le plus souvent à l’origine des conflits avec l’homme de par sa grande taille et sa commensalité.
Rattus rattus : le rat noir, plus petit que le surmulot, engendre également des dégâts importants si la population est bien établie. Cette espèce est en régression dans certaines régions.
• D’autres micro-mammifères peuvent aussi être présents et engendrer quelques désagréments comme le rat taupier dont les galeries peuvent présenter des risques pour le cheptel (ex : blessure de membres).

Afin de déterminer l’identité des animaux, vous pouvez poser des pièges photographiques ou simplement observer des indices de présence tels que les excréments. Souvent concentrés sur une zone restreinte, leur forme est assimilable à des gros grains de riz de 9 à 14 mm de longueur et de couleur marron foncé.

Mesures préventives

De mœurs nocturnes, les rats visibles la journée témoignent probablement déjà d’une population bien établie. En 1 an, un couple de rat peut engendrer une population de près de 1200 individus. Mieux vaut alors être proactif et anticiper « leur arrivée ».

Comment procéder ?
La meilleure manière de traiter l’infestation de rats est encore de prévenir son installation et d’éviter ainsi sa prolifération. L’investissement à l’origine du projet sera autant de moyens que vous ne mettrez pas dans les pièges, l’utilisation de rodenticides, le rachat de nouvelles couvertures pour vos chevaux rongés par les micromammifères, dératisation par un professionnel… Cela permettra aussi d’éviter les polémiques autour des réglementations (ex : bromadiolone) et les problèmes en santé animale à long terme. Dans une dynamique où les prix grimpent sans cesses, le bilan financier sera sans doute plus intéressant.

L’absence de prédateurs ou maladies ainsi que la présence des ressources abondantes ou de caches sont autant de facteurs favorisant la multiplication d’une population. Il convient alors d’anticiper sur ces principaux axes :
Limiter les accès aux granulés en organisant sa graineterie et en maintenant autant que possible les denrées à l’abri (fermés hermétiquement). Eliminer les restes de nourritures (chat, chien, chevaux…) et privilégier des « distributeurs » en hauteur. Si vous avez un poulailler, calfeutrez jusqu'à environ 1,20 mètre.
Ranger et maintenir une zone propre, peu encombrée pour éviter les caches ainsi que la transmission des maladies. Le rat aime se déplacer à couvert.
• Maintenir une végétation basse autour des bâtiments
• Renforcer les bas et coins de portes en bois avec des plaques métalliques ou coupe-froid pour dissuader leur rongement. Les rats n’hésitent pas à agrandir des interstices pour s’y faufiler.
Limiter l’accès à des débris, compostes ou entreposage mal-ordonné (ranger votre sellerie, retirer les tas de bois, remblais, palettes, ordures…)
• Anticiper et boucher les fissures de fondations et les petits interstices pouvant permettre le passage de micro-mammifères.
• La présence de prédateurs engendre un stress chez les animaux et limite ainsi leur reproduction. La présence de piquets ou de nichoirs pour les chouettes Effraies des clochers permet aux rapaces diurnes et nocturnes de se percher pour chasser. Vous pouvez si vous le souhaitez contacter une association locale pour obtenir des plans ou des nichoirs. Les autres prédateurs de rongeurs sont les mustélidés (ex : fouine), les renards, les chats ou même les serpents.
Limiter l’accès aux canalisations, les rats savent nager.

Que faire en cas d’installation ?

Plusieurs techniques de luttes existent mais certaines sont très toxiques pour les écosystèmes et soumises par arrêté préfectoraux. La lutte chimique (ex : mort aux rats) la plus répandue de par sa simplicité, entraîne une mort lente et douloureuse avec un risque d’ingestion mortelle des cadavres et des appâts pour les prédateurs, animaux de compagnies et les enfants aux mains baladeuses. La lutte mécanique par des pièges passifs (boîtes non létales, tapettes) permet de limiter le nombre d’individus mais cette technique reste fastidieuse et chronophage. La lutte biologique par les prédateurs permet de limiter le nombre d’individus. Dans les cas extrêmes, vous pouvez faire appel à une entreprise de dératisation mais les précautions citées plus haut devront être mises en place pour éviter une nouvelle invasion. Les ultrasons sont à proscrire car ils perturbent la faune environnante et leur action est assez courte. Les rongeurs s’en accommodes assez vite. Enfin, vérifiez que toutes les canalisations sont en état de fonctionnement, elles pourraient être endommagées par les rongeurs.

Sources :
https://www.environnement.gouv.qc.ca/pesticides/permis/code-gestion/cpe-indesirable/souris-rat.pdf
https://www.rentokil.com/fr/rats/especes/
https://www.bioconsomacteurs.org/agir/agir-au-quotidien/trucs-et-astuces/comment-se-debarrasser-des-rats-le-plus-naturellement
https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/010539255#Graphique
https://equipedia.ifce.fr/sante-et-bien-etre-animal/maladies/autres-maladies/leptospirose